Nostalgie
Le parfum de safran et l’eau de rose
Me rappellent mon passé perse
Les rues animées du bazar
Le joli voile qui recouvre les dames élégantes
La négociation pour obtenir le meilleur prix
Les rues bordées d’arbres de Shiraz
La porte d’entrée
Darvazé-Coran
Le jardin de notre maison
Où les saules pleuraient
La grande salle à manger
Où beaucoup d’invités dînèrent
L’école américaine
Que je fréquentais
La où l’Orient rencontre l’Occident
Et où mon cœur a été conquis
Où la langue
Et la culture de l’Occident
M’ont ouvert les yeux
À une autre réalité
Dans un pays si lointain
Où j’ai rencontré
La richesse de la diversité
Et où une porte a été ouverte
Qui ne peut plus se refermer
Et c’est ainsi
Que petit à petit,
A augmenté cette espérance
Dans mon coeur
De connaître ces terres
Et de connaitre la liberté
Liberté de tout préjugé religieux
Liberté de pensée
Liberté de m’exprimer
Et de ne pas avoir peur de parler
Une éternité s’est écoulée
Depuis ces jours en Iran,
J’ai appelé de nombreuses villes “mon chez moi”
J’ai ri
J’ai pleuré
J’ai connu la liberté
Que je désirais
Mais quand je pense à mes sœurs et frères
À Téhéran et à Shiraz
J’espère que, eux aussi
Pourront bientôt goûter
La si douce saveur
De la liberté
Lida Berghuis, le 11 Septembre 2003
Quelques gouttes de larmes !
Une larme s’écrase
Sur le sol
Elle y prend la forme
D’un sourire !
L’eau des pleurs
La fleur de notre cœur
Les larmes sont précieuses
Quand elles coulent
Elles se transforment en perles
Elles consolent le cœur
De celui
Qui se tient à nos côtés
Elles savent,
Nous leur faisons suffisamment confiance
Pour partager
Nos plus intimes sentiments et pensées
Des larmes de tristesse
Des pleurs de joie
Il pleut des larmes
Et elles consolent
Donc, mon ami
Maintenant tu connais
La valeur des larmes
Elles sont plus précieuses que l’or !
Lida Berghuis, le 30 octobre 2003
L’amour est aveugle !
Pourquoi le chemin de l’amour véritable
Comporte de nombreux dangers,
Des chemins bordés de ronces,
Et des cimes si élevées?
Pourquoi devons-nous tant souffrir
Même quand nous avons trouvé
Celui que nous aimons?
Pourquoi le monde des émotion
Est il si complexe?
Pourquoi ne pouvons-nous concevoir
Un programme informatique
Pour ce sentiment qu’est l’amour?
Utiliser une feuille de calcul
Pour les avantages et les inconvénients
Une manière logique
De juger de ce que notre cœur désire
Pourquoi les ordinateurs ne sont ils pas assez intelligents
Pour nous aider avec cette équation complexe
Qu’on appelle l’amour?
Pourquoi la douleur et la joie s’entremêlent elles
Dans cette folie
Qui s’appelle l’amour?
Pourquoi ne pouvons-nous vivre
Comme des moines et des nonnes
De cette manière,
Nous n’aurions pas à nous soucier
De l’amour!
Ce languissement est présent dans nos cœurs
Nous avons besoin d’amour
Le véritable amour est comme de l’eau
Pour celui qui est assoiffé
Nous sommes attirés
Par le printemps lucide de l’amour
Autant qu’un assoiffé
Cheminant dans le désert de la vie
Une fois que nous voyons le visage
De l’être aimé
Il s’imprime dans nos cœurs
Tous les raisonnements du monde
Sont incapables
De nous faire changer d’avis
L’amour nous rend aveugle
Aux défauts de l’être aimé
Notre cœur ne voit que les qualités
De celui ou celle que nous aimons
D’autres vont nous dire ceci, ou cela
Mais nous ne sommes pas sûrs
De quelle planète ils proviennent!
Notre cœur aspire à être avec notre amour
Nous traverserions un océan à la nage
Ou chevaucherions un cerf-volant
Sans même y penser
Et sans doute aucun !
Les gens qui nous aiment cherchent à nous dire
De veiller à ne pas nous noyer, ni à tomber!
Parfois nous écoutons, d’autres fois non
L’amour est aveugle, après tout!
Mais le véritable amour
Résiste à l’épreuve du temps
Cet amour ne meurt pas dû aux tentatives
On peut perdre des batailles,
Mais on gagne la guerre
Pour se retrouver uni à l’être aimé
Ce sentiment que l’on appelle l’amour
Pour lequel le sang a coulé
A maintes reprises
Cette force magique
Est une magie
Dont nous ne pouvons nous passer
Le chemin n’est jamais facile
Mais il en vaut la peine !
Sans amour
La vie ne vaudrait d’être vécue!
Lida Berghuis, le 2 février 2004
La rue dansante
La rue dansante est
Là où j’ai vécu à Shiraz
Elle s’appelait, en fait,
Ghasr’u’dast
Le palais dans la prairie
C’est ainsi qu’on pourrait le traduire
Mais nous l’appelions Raghs’u’dasht
La rue dansante
En hommage à la multitude
De nids de poule
Qui nous faisaient danser
C’était une longue rue étroite
Qui sortait de Shiraz
En direction de la petite ville de Ghasr’u’dasht
C’est ainsi que je m’en souviens
Là, à la fin
D’une impasse
Appelée Zargary, l’Orfèvre
Mon père avait construit une maison
Qui semblait être un palais
A mes yeux
Elle possédait de nombreuses pièces
Et un grand jardin,
Un grand garage
Et une porte multicolore
Pour y entrer
Nous y avons eu de nombreux dîners
Avec tant d’invités
Ma mère y cuisinait des repas
Dignes d’un roi
Et nous y avons reçu plus d’un
Nous y avons eu des invités de Téhéran,
En provenance des États-Unis, et d’Afrique
Certains étaient parents
D’autres étaient des amis
Et certains étaient des Baha’is venant de l’étranger
Je me souviens d’avoir marché, et chanté
Sur l’herbe de la cour, à l’arrière
Et d’y avoir joué avec les saules pleureurs
Alors que je fredonnais des chansons
C’était la maison de mon enfance
Jusqu’à ce que nous quittions l’Iran
Elle était si proche de la rue dansante
Juste en dehors de Shiraz
Lida Berghuis, le 10 septembre 2004
Des douceurs de Yazd !
Il y a quelque chose à propos de ce qui nous est familier
Qui est très réconfortant
Aucune introduction n’est nécessaire
D’anciens sentiments reviennent:
Une boîte de bonbons persans
En provenance d’Iran
Livrée par mon cousin
Envoyée par ma tante
Me ramène
A ma visite à Yazd
Je soulève le Sohané Ardi
Et en prends délicatement une première bouchée
Alors qu’il fond dans ma bouche
Mes sens me ramènent des années en arrière
Quand, lors d’un printemps
Mon père, ma mère, mon frère et moi
Sommes allés visiter cette partie de l’Iran
Mon premier souvenir est d’avoir regardé
Vers le ciel étoilé
Parsemé d’étoiles lumineuses
Tant d’étoiles que
Le ciel me semblait blanc
Éclairé par une lumière brillante
Le desert sans fin autour de nous
La poussière sur la route
De la poussière dans la voiture
Les grandes rues de Yazd
Les nombreuses boulangeries en ville
Voir le pashmak se faire
L’odeur des douceurs nous enveloppant
Je prends une seconde bouchée de Sohan
Un festin pour mes papilles gustatives
Et maintenant me revient le souvenir de Naw Ruz
Quand nous vivions en Iran
Quand j’habitais chez mes parents
Lorsque notre table de Haft Sin était préparée avec amour
La famille nous rend visite
Les douceurs que nous avons mangions
Le shirini que ma mère préparait
L’amour partagé
Le Haji Badoom, les Baklavas,
Le Nane Berenjy et le Sohan
Chacun d’entre eux me raconte une histoire
Les souvenirs reviennent en moi !
Lida Berghuis, le 4 avril 2010
Cascade
L’eau tombe
Tombe, et tombe
Les paroles, elles coulent
coulent, et coulent
Les pensées croissent
Croissent, et croissent
Les jours futurs viennent
Viennent, et viennent
Des mains qui écrivent
Un esprit si brillant
Des lèvres qui parlent
Des coeurs embrasés
Des yeux qui lisent
Des oreilles qui écoutent
Des esprits qui demandent
Des cœurs qui ressentent
Jeunesse intérieure
Beauté éblouissante
Le visage qui resplendit
Des yeux si sombres
L’eau tombe
Tombe, et tombe
Des mots sur le brasier
Sur le feu, sur la flamme,
Des pensées qui brillent
De toute leur lueur
Des jours de joie,
De bonheur, et de bonheur
Une vie tellement bénie
Les sentiments resurgissent
Quand on aime
Et alors nous murissons
Lida Berghuis, écrit vers 2003
Parent et enfant
Les parents s’occupent des enfants
C’est normal
Mais qu’arrive t’il
Quand c’est l’enfant
Qui s’occupe du parent ?
Maman, ça va,
Tu es forte,
Tu peux le faire,
Ne pleure pas.
Maman, que puis je faire
pour t’égayer?
Veux tu jouer à cache-cache,
Ou jouer aux cartes?
Maman, ce sera bientôt fini.
Te souviens tu de la dernière fois ?
Maman, je t’ai entendu dire
Que l’on doit compter sur Dieu.
Et bien, la voilà ta chance
Ici, et maintenant!
Maman, je t’aime tellement
Même quand je suis déprimé
Maintenant, je t’aime même encore plus,
Je t’aime d’ici
Jusqu’aux étoiles !
Lida Berghuis, le 14 janvier 2010
Ce qui me rend heureuse
Ce qui me rend heureuse sont
Des choses simples
Une journée ensoleillée
Prendre le thé avec un ami
Le sourire d’un enfant
Ces quelques lignes que j’écris
Ce qui me rend heureuse
Ne coûte pas un centime
Cela ne s’achète pas dans un magasin
Et ne s’épuise jamais
Ce qui me rend heureuse
C’est une promenade à coté de l’océan
C’est d’avoir des amis qui me rendent visite
La création d’un collage
Ce qui me rend heureuse
C’est avoir de l’énergie quand je me réveille
Un sourire que l’on ressent profondément
Donner un coup de main
Partager mes idées
Ce qui me rend heureuse
C’est de regarder en arrière vers des périodes difficiles
Et de me rendre compte que ce sont elles qui m’ont fait
Telle que je suis
Ce qui me rend heureuse
C’est d’être une épaule
Sur laquelle un ami peut s’appuyer
Ce qui me rend heureuse:
C’est quand mes enfants me disent
“Je t’aime”
Ce qui me rend heureuse:
C’est d’écrire ces quelques mots
Et partager l’amour
Lida Berghuis, écrit le 29 janvier 2010
après avoir pris le thé avec Elaheh
Duduk
La musique mélancolique du duduk
Me rappelle les pleurs du violon persan,
La musique entendue en Iran quand j’étais une enfant
Me rappelle la lamentation du violon
Quand il égrenait son chant mélancolique
Et alors,
Le son du violon
Tirait sur ma corde sensible
Et, submergée par l’émotion,
Je ne savais si rester ou m’échapper en courant
Maintenant, le son du duduk m’emporte là-bas
Il y a cette profonde mélancolie
Qui ne peut qu’exprimer,
– Comme si elle pleurait
Pour toute l’injustice du monde –
Tous les crimes commis aux noms
De nation et de tribu
La musique prend un tour plus heureux
Je peux laisser de côté tristesse
Heureuse que mélancolie et joie
Résident voisines
La tristesse cède place à la joie
Et, avec le temps, la joie à la tristesse
C’est la réalité de ce monde
D’où on ne peut s’échapper
Quoi que nous fassions
Le secret est d’apprendre
Á s’assoir en compagnie de tristesse,
Á accepter la douleur comme faisant partie de la vie
Sans tristesse, la joie est absente
Sans la nuit, pas de lumière du jour
Lida Berghuis, le16 décembre 2012
Rouge !
Le rouge est un état d’esprit
C’est le feu
C’est la créativité
C’est la joie
Le rouge est un état du cœur
C’est l’amour
C’est l’amitié
C’est le confort
Le rouge est un état de l’âme
C’est l’exaltation
C’est l’anticipation
C’est une envolée
Le rouge est un état où j’aime
Me trouver
Même si ce n’est que par intermittence
Le rouge
Lumineux et joyeux
Brillant et chaud
Le rouge
Simple mais puissant
Fort, mais calme à la fois
Lida Berguis, le 15 février 2013
L’enL’enthousiasmethousiasl
L’enthousiasme
L’enthousiasme
Mais qu’est-ce donc ?
C’est l’esprit qui brille, et fort !
L’enthousiasme
Illumine le visage d’un sourire
Apporte l’entrain dans la marche
Et fait des merveilles !
Emerveille-toi de la beauté du monde,
De tout ce que nous pouvons connaître!
L’enthousiasme
Est un embrasement de l’âme !
L’enthousiasme
On sait quand il nous est proche
Il réjouit le coeur
Ainsi que l’âme
L’enthousiasme
Nous donne envie d’avoir des objectifs,
Et des projets à réaliser
Ainsi que des choses à faire
L’enthousiasme
Signifie que nous nous sentons vivants
Pleins d’énergie
Prêts pour apprécier !
Les petits tracas ne nous atteindront pas
Il y a maintes raisons d’être heureux
L’enthousiasme
Est comme une lumière dans l’obscurité
L’enthousiasme,
J’apprécie quand il m’entoure
Lida Berguis, le 29 octobre 2012
L’hiver est là
Avec ou sans nos plaintes
Cheque année la neige revient
Par nos plaintes
Nous attirons mauvaises vibrations et chassons la joie
Il nous faut vivre avec le froid et la neige de l’hiver
Nous y faisons face ensemble
Faire l’expérience de ces défis
Et, jour après jour
Nous nous rapprochons du printemps
Changerai-je d’avis en février ?
Pour l’instant je reste
2019